4. Engagements citoyens

Lorsque l’on vit dans un monde dans lequel disparaissent des milliers d’espèces animales, dans lequel la vie dans les océans se meure, dans lequel des sociétés commercialisent en toute impunité des pesticides, dans lequel on accepte le réchauffement climatique…

Lorsque l’on vit dans un monde ou quelques sociétés (les GAFAM) commercialisent nos données personnelles, nous traquent, et grâce à ça, possèdent un capital supérieur au PIB de la majorité des pays d’Afrique

Lorsque l’on vit dans la sixième puissance économique mondiale, dans laquelle plus d’un million de personnes dépendent des restos du coeur, secours populaire et autre, pour manger…

Lorsque l’on vit dans une ville où des personnes qui ont quitté leur pays pour fuir la misère, la dictature et l’arbitraire dorment dehors…

Lorsque l’on travaille dans un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche qui développe la précarité des personnels, qui construit des usines à gaz technocratiques au détriment du fonctionnement démocratique, qui ne fait plus confiance à ses chercheurs et enseignants mais « pilote son travail » par les Appels à Projets…

Lorsque l’on vit dans ce monde là, il y a de nombreuses raisons de s’indigner et s’engager. Mais on ne peut pas tout faire. J’essaie de faire à ma toute petite échelle des choses dans les domaines suivants :

 - Les logiciels libres : L’enjeu est assez simple, c’est notre liberté. Utiliser les outils des GAFAM, c’est leur donner avec notre consentement tout ce qui ferait rêver le moindre dictateur. Ils ne s’en servent certes pas (encore) à des fins de contrainte des personnes mais à des fins commerciales au service d’un système économique qui (i) fait exploser les inégalités et (ii) détruit la vie sur notre planète. Il existe des solution alternatives pour tout (à l’exception de quelques applications professionnelles): pour remplacer windows ou MacOS, pour remplacer google ou facebook, pour remplacer word ou excel. Alors certes, il faut faire un petit effort au début pour changer ses habitudes. De même qu’il est un peu plus compliqué au début de cuisiner que d’acheter des plats cuisinés à base de viande javelisée, de légumes OGM et d’additifs cancérigènes. Inutile d’être informaticien (je ne le suis pas, loin s’en faut). Vous pouvez commencer par regarder ce que propose framasoft, association d’éducation populaire consacrée à la liberté numérique

- L’accueil des migrants : l’association Welcome-Rouen se propose d’aider, d’accueillir, de soutenir des migrants en attente de statut. Il y a de multiples façon de s’engager dans ce domaine, accueillir chez soi pour une durée limitée des personnes en est une… Je fais aussi partie de l’association « cent pour un toit » qui finance des appartements qui accueillent des familles migrantes à Rochefort en Charentes-Maritimes (l’autre ville dans laquelle je vis).

- Le syndicalisme : défendre les conditions de travail des personnes, s’unir face aux injustices du système néo-libéral nécessite des structures, une organisation. On peut ne pas être d’accord avec tout ce que font les syndicats, mais continuer à défendre individuellement ou dans des mouvements qui ne débouchent nécessairement sur rien dans la durée, nos revendications, est le meilleur moyen de continuer à développer les inégalités. Sur le terrain qui est le mien, l’université, je suis membre du SNESUP, (et élu à ce titre dans différentes instances)